Le miroir sémiotique Lacan, Wallon et Greimas

Wilfrid Magnier, Gauthier Carlier, Rosa Caron 


                        Le stade du miroir, d’abord conceptualisé par Wallon, est un des textes fondamentaux de Lacan, certainement le plus connu. Sa portée est immense, mais il reste un chantier aux pistes encore inexplorées.
Nous savons que ce qu’on appelle le stade du miroir comporte quatre étapes : la reconnaissance de l’image de l’autre, l’enfant prend son image pour un autre enfant, l’enfant se détourne du miroir, l’enfant reconnaît son image. S’il est une notion ancienne, il est encore une ressource importante en psychologie comme en psychanalyse.
Wallon (1934), dans son livre L’origine du caractère chez l’enfant, met en avant l’importance de la reconnaissance de soi dans le miroir (vers le neuvième mois de vie) : l’image de soi devient un symbole du moi pour le moi proprioceptif de l’enfant. S’il a oublié qu’il portait un chapeau, en passant devant un miroir, il peut décider de le retirer. Toutefois, l’importance de cette notion n’est pas du ressort unique de Wallon et de ses successeurs. Lacan (1936 et 1949) a démontré son intérêt pour la psychanalyse de la subjectivité humaine – sans reprendre toutefois l’hypothèse d’une image-symbole pour le sujet. Ce stade dotant le sujet d’un moi (narcissisme primaire) instaure la fonction de méconnaissance de la dimension inconsciente (le discours de l’Autre). Aussi, Winnicott, dans Jeu et réalité (1975), déclare que c’est le visage de la mère, son regard, qui joue le rôle de premier miroir pour le bébé. Les expériences de visage impassible (still face…